CHARLES MASSI DISPARAIT, LES INTERROGATIONS PLEUVENT

CHARLES MASSI DISPARAIT, LES INTERROGATIONS PLEUVENT

L’affaire Charles Massi, membre du Bureau politique de la Convention des Patriotes pour la Justice et la Paix (CPJP), arrêté le 20 décembre 2009 dans la zone des 3 frontières (Cameroun - Centrafrique - Tchad), prend des tournures qui ressemblent de plus en plus à une sorte de feuilleton à rebondissement. 


Malgré des témoignages formels sur les circonstances de l’arrestation de l’ancien ministre d’Etat Charles Massi, qui a regagné depuis la rébellion, personne ne sait exactement où a été détenu M. Charles Massi. A-t-il été conduit après son arrestation à Moundou, à Doba? Aucune source ne confirme exactement là où a été détenu le Chef rebelle centrafricain. 

Un imbroglio qui fait perdre le latin 
Néanmoins des rumeurs persistantes ont commencé à faire état de la probabilité du transfert de M. Charles Massi en Centrafrique. Lors d’une dernière déclaration du ministre d’Etat à la Communication, M. Cyriaque Gonda, un démenti formel a été apporté à cette information que les autorités centrafricaines qualifiaient de fantaisiste. Et pourtant, selon certaines indiscrétions, Charles Massi aurait été transféré à Bossangoa ou à Bossembelé (considérée comme le Guatanamo de Centrafrique). A la presse nationale ainsi qu’aux parents et amis de Charles Massi en quête d’informations sur le sort de leur proche, le Tchad annonce avec fermeté que le leader rebelle centrafricain ne se trouve pas sur son sol. Il en est également pour le Cameroun dont les autorités affirment que M. Charles Massi n’a jamais foulé le sol camerounais. Dans cet imbroglio, on commençait quelque peu à perdre son latin. La longue détention sans nouvelle de M. Charles Massi n’était pas pour donner des assurances à ses proches. 

Mme Denise Massi expulsée 
Impatiente, Mme Denise Massi, qui voulait en avoir le cœur net, prend le vol d’Afrikyiya et débarque le mercredi 13 janvier 2010 à Bangui. L’épouse du Chef rebelle de la CPJP venait en Centrafrique s’enquérir auprès des services judiciaires du sort réservé à son mari. Mais les autorités judiciaires ne l’entendront pas de cette oreille. La dame Massi sera éconduite aux frontières et remise dans le vol Air-France du jeudi 14 janvier 2010 à destination de Paris. Malgré sa nationalité centrafricaine par les liens du mariage avec M. Charles Massi, Mme Denise est expulsée du territoire centrafricain comme si elle est frappée de bannissement ou d’ostracisme. Cette attitude quelque peu singulière des autorités centrafricaines a surpris tous ceux qui suivaient cette affaire de près. Qu’y-a-t-il à cacher pour empêcher Mme Massi de rencontrer son mari, même en prison, ou d’avoir des nouvelles auprès des autorités judiciaires? De véritables interrogations ont commencé à pleuvoir. 

Un pavé dans la mare 
Le temps pour les proches de M. Charles Massi de méditer sur l’attitude des autorités centrafricaines, des indiscrétions comme l’a souligné M. Eric Néris, le secrétaire du Forum Démocratique pour la Modernité (FODEM) en France, proche du Chef de l’Etat et du Colonel Jean-Francis Bozizé, ministre délégué à la défense nationale, annoncent à la famille de M. Charles Massi le décès du leader de la CPJP, depuis le 8 janvier 2010, au tristement célèbre bagne de Bossembélé. Mme Denise Massi, qui a eu le temps de contacter l’Agence France Presse (AFP), monte au créneau et demande aux autorités centrafricaines de lui apporter les preuves du contraire de l’assassinat dans des conditions atroces de Charles Massi. L’importance de la nouvelle a quelque peu été éclipsée à Bangui par le 10e sommet des Chefs d’Etat de la Communauté économique et monétaire des Etats de l’Afrique centrale (CEMAC) qui se tient dans la capitale centrafricaine. L’affirmation de Mme Denise Massi et de M. Eric Néris, le Secrétaire du FODEM en France, ne pouvait avoir de réactions immédiates des autorités centrafricaines qui, dans un passé récent, avaient avoué que le leader de la Convention des patriotes pour la paix et la justice (CPJP) ne se trouvait pas en territoire centrafricain. Charles Massi, depuis son arrestation, s’est-il volatilisé? 
La vérité ne saurait s’étouffer éternellement.

Mardi 19 Janvier 2010
John Smith

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